Contemplation matinale [Louis&Lina]

Lina sa réveilla en sursaut. Toujours ce même cauchemar depuis qu'elle était arrivé dans cet endroit paradisiaque. Pourtant, dès qu'elle ouvrait les yeux, elle ne se rappelait plus de rien. Pas le moindre indice. Elle savait que ce rêve était la clé, mais peut-être qu'elle n'était pas encore prête à affronté ces peurs.

Elle se leva doucement de son lit et, sans faire aucun bruit, quitta l'immeuble où était sa chambre. Le soleil pointait à peine son nez à l'horizon. Cela lui rappelait les matins où elle quittait le château de Poudlard pour aller se promener dans les alentours du château et profiter des rares moments de solitudes possible. Elle prit la direction du quai. C'était un dès premier endroit qu'elle avait découvert. Elle aimait bien l'ambiance qui y régnait.

Lorsqu'elle atteignit son but, il n'y avait qu'un vieux pêcheur qui préparait son bateau pour une journée de pêche. Elle lui avait parlé une fois. Il ne pêchait que pour le plaisir, car ici il n'y avait, selon lui, pas grand chose à faire. Elle le salua de loin et alla s'installer au bout du dernier quai. Il n'y avait aucun bateau, il était donc moins probablement qu'on vienne la déranger.

Très vite elle se perdit dans ces pensés. Elle pensa à Zi'nia, qu'elle avait aperçus dans cet endroit. Elle se demanda comment elle avait fait pour elle aussi atterrir ici. Puis ces pensées se perdirent en un flot d'images et de phrases de son "ancienne vie". Elle ne savait pas encore si elle regrettait se "changement" de monde, mais pour l'instant elle s'y plaisait bien. Elle finit par se concentrer uniquement sur le bruit des vagues. Un va-et-vient régulier, presque rassurant. Elle s'abandonna, tentant de faire le vide dans son esprit...

Assise en tailleur depuis une éternité, elle se décida enfin à déplier une jambe, puis l'autre. Elle sentait ces jambes engourdies et ce picotement, comme si on la piquait avec un million d'aiguilles. Elle devait bien être la seule personne au monde, mais elle aimait bien cette sensation. Comme si cela lui rappelait qu'elle avait encore des jambes et que le sang y circulait toujours. Puis, incapable des rester dans cette positon, replia ces jambes sur son torse et enroula ces bras autour. Après quelque seconde, elle prit tranquillement conscience du bruit autour. Plusieurs personnes partaient en bateau, sans vraiment faire attention à elle. Ne se sentant pas visé, elle reprit la contemplation de l'eau.

A peine quelque minutes plus tard, un bruit survint a bout du quai. Elle ne se retourna pas, pensant que c'était quelqu'un qui allait repartir aussitôt. Mais les pas s'approchèrent d'elle...

Son pas hésitant résonnait dans cet espace désert. Juste quelques quais, bateaux et autres rares pêcheurs attendant patiemment une prise. Deux bons mois avaient coulés depuis sont arrivé ici. Grosso modo. Et deux mois sans un peu de… d’activité « biens physiques », c’était bien trop long pour lui. Bien sur, l’envie ne l’écrasait pas lorsqu’il jetait un regard à sa fiancée. Ses yeux ne reflétaient aucune lueur d’intelligence. Ses propos insipides lui rentraient par une oreille et en ressortait par une autre. Et lorsqu’il se couchait le soir, dans le lit conjugal, il ne recherchait même pas à mettre la main dessus. Le mangemort s’allongeait confortablement et prenait le maximum de couvertures, se fichant que sa fiancée grelotte. De toute manière, avec le temps, ils avaient fini par avoir leur propre couverture, puis leur propre lit, et même leur propre chambre. Louis avait souvent espérer la mettre à la porte mais ce n’était pas possible… que dirait le saigneur des ténèbres ? Il s’en fichait comme de son premier sort bien sur. Mais dans cette société où régnait les mangemorts, il était plus prudent de faire pâle figure et de paraitre comme un magnifique couple, qui s’entend bien, qui entrent dans le moule.
Au final, il avait quitté son « monde ». Et il fallait dire que finalement, ce n’était pas si terrible que ça. Il avait bougé lui mais maintenant, son lit ne lui appartenait qu’à lui. Lorsqu’il sortait, nul besoin de faire semblant d’être un autre. Pas d’espion partout pour le surveiller au cas d’un mauvais pas. La vie était… agréable. Mais il y avait un manque. Son commerce était tout pour lui.
Et même s’il ne touchait pas sa femme, hé bien, il en touchait d’autre. Et la plupart de ses conquêtes étaient des hommes. Et des femmes ! Du moment qu’il avait de quoi se mettre sous la dent. Malheureusement, les gens d’ici semblaient difficiles d’approche. Sans doute parce qu’ils n’obéissaient pas aux mêmes lois que lui. Mis à part sa clientèle, le reste du monde ne lui accordait pas la moindre attention.

Haaaa qu’il était en manque… il voulait faire quelque chose avec quelqu’un, juste un truc, n’importe quoi… ce qui expliquait pourquoi il se dirigeait vers cette demoiselle si adorable qui contemplait l’eau. Son pas était hésitant. Il était temps de ressortir ses numéros de charme qui lui avait accordé autant de conquêtes à Poudlard. S’il ratait tant pis. Il essayera avec quelqu’un d’autre…
Pour cette rencontre, il avait daigné acheter d’autres vêtements plus propres quoique toujours aussi simple. Une nana normale n’approche pas les crados. Bien, maitenant il fallait réfléchir à la manière dont il fallait l’aborder. Douceur ? Ou franchise ?
Louis s’approcha d’elle et sans attendre un moment, il demanda :

« Vous… vous attendez qu-qu-quelqu’un ou je-je-je peux m’asseoir ? »

…. Ho non, il venait vraiment de bégayer ? Comme un crétin ? Lui ? Il n’avait jamais bégayer de sa vie ! Au contraire, il utilisait toujours le même ton professionnel et calme tous les jours…
Ho Merlin… sans attendre la réponse, il s’assit à ses côtés et lacha un sec :

« File moi une clope… »

Pas de sexe aujourd’hui.

Ne sachant pas vraiment comment réagir à cette intrusion soudaine, Lina ne répondit pas. Ce qui ne changeât d’ailleurs rien puisque l'homme qui lui avait parler s'assit à coté d'elle comme si tout lui était permis. Sa deuxième phrase, prononcé plus brusquement, la surpris. Elle trouvait très étrange le contraste entre le bégaiement du début et le ton sec d’un général d'armé qui avait suivi. Elle se demanda s’il n'avait pas un dédoublement de la personnalité, puis revint brusquement à la réalité quand elle se rappela qu'il lui avait demandé quelque chose... ou plutôt lui avait donné un ordre. D'une voix calme, un peu naïvement, elle entreprit de lui répondre.

- La cigarette est une invention moldu, futile et meurtrière. Mais comme cela doit être le dernier de tes soucis, il y à un dépanneur trois rue plus loin.

Depuis le début, elle n'avait jamais détourné le regard des vagues. Elle se retourna finalement vers cet inconnu perturbateur. Elle le détailla tranquillement... Clairement plus vieux qu'elle, il semblait tout de même plus vieux qu'il ne devait l'être réellement... peut-être à cause du cache-œil ou simplement la vue de profil. Sont regard ce dirigeât vers ces mains. Des mains fortes, qui ne ressemblaient pas vraiment à des mains de bon samaritain. Elle se demanda calmement qu'elle genre de vie il avait pus mener. Avait-il été un héros de guerre ? Peut-être un mercenaire... Elle ne le saurait probablement jamais et cela laissait une part de mystère qui lui plaisait bien. Elle continua son étude, l'observant à la dérobé, comme font les enfants, sans avoir peur des préjugés où des reproches. Plus elle le regardait, plus elle se trouvait fasciner par ce curieux personnage. Puis une question lui traversa l'esprit...

- Tu viens d'où ?

Lina se demandait si les gens qui vivaient ici, venaient vraiment tous de terre. Puisqu'elle avait changé de "monde", il était possible qu'il existe une multitude d'autre monde. Elle se tourna à nouveau vers l'eau. Elle avait cette mauvaise habitude de ne jamais attendre de réponse. De simplement laissé les mots prendre leur temps. Comme si il y avait un moment pour poser des questions, mais un autre pour avoir des réponses. Il lui arrivait de poser des questions auxquels elle n'avait réponse que bien des jours, des semaines, voir de mois plus tard. Cela ne l'avait jamais dérangé, au contraire elle trouvait que c'était le sens logique des choses. Une étape à la fois, un moment à la fois, il fallait suivre l'ordre imposé par cet univers...